Studio

Vision

Il nous paraît aujourd’hui inenvisageable de considérer l’architecture comme un objet immuable. C’est bien connu : rien ne se perd, tout se transforme. Nos projets font du déjà-là, du patrimoine bâti et du patrimoine social des vertus fondamentales autant que des outils pour penser l’avenir de la ville sur elle-même. Ni table rase absurde, ni préservation abusive : notre approche porte une attention consciencieuse à la valeur des lieux et à leur potentielle transformation.
De cette pratique rigoureuse, patiente, émergent cinq thèmes qui structurent notre manière de faire.

Révéler ce qui tient encore
Plus aucun projet ne commence par une page blanche. Il y a toujours quelque chose en place : une structure à raccorder, un socle à révéler, des niveaux à rattraper… Intervenir dans l’existant impose d’abord un temps d’observation. Avant de dessiner, il faut lire. Lire les strates historiques qui composent le bâtiment. Lire aussi l’état structurel, les désordres, les faiblesses de l’existant. Chaque projet commence par ce travail d’enquête : un scan attentif du déjà-là, à la fois technique, spatial et historique. Ce diagnostic guide notre stratégie d’intervention. Il permet de déterminer ce qu’on peut conserver, transformer, renforcer, ou révéler… Cette phase analytique n’est pas une contrainte, c’est notre manière de faire du projet. Nous refusons de contourner cette complexité. Au contraire, nous en faisons le moteur de notre pratique.

Faire simple, faire juste
Faire simple n’est jamais simple. C’est même souvent ce qu’il y a de plus difficile. Chaque potentialité de projet est accompagnée par une accumulation de contraintes. Il faut les démêler les unes après les autres, comprendre ce qu’elles impliquent, jouer avec, ou au contraire, les détourner. L’objectif est de trouver la démarche de projet qui, après avoir digéré l’ensemble de ces contraintes, semble évidente. C’est faire en sorte que l’intention se comprenne immédiatement : dans un plan, une coupe, une façade. Cette simplicité réside également dans la démarche constructive. Chaque détail est interrogé pour ce qu’il fait, pas pour ce qu’il montre. Pas de doublage inutile, pas d’habillage décoratif, pas d’effet de matière ajouté pour elle-même. La construction doit être lisible : ce qui porte, ce qui ferme, ce qui protège.

Travailler avec les restes
Travailler dans l’existant, c’est d’abord regarder autrement. Chaque site, même en ruine, contient des fragments : des segments de murs maçonnés, des planchers, des matériaux cassés, des gravats. Ce ne sont pas des résidus, ce sont des gisements potentiels, de matière, de forme, de mémoire. Il ne s’agit pas de préserver par principe, ni de tout conserver. Il s’agit de prélever, de recomposer, d’extraire des éléments capables de participer à une nouvelle écriture. Il s’agit aussi de fabriquer une nouvelle matière : chaque brique, chaque gravât peut être remis en jeu, transformé. Enfin vient le moment de la nouvelle mise en forme, dont émerge une certaine esthétique du remploi. La ruine n’est jamais une fin. C’est une matière en attente…

Fabriquer du commun
Chaque projet commence par un programme. Mais ce programme n’est jamais une fin en soi. Parce que l’architecture n’est pas faite que pour y répondre : elle est aussi faite pour proposer. Proposer des usages possibles, des circulations ouvertes, des moments de respiration, des lieux d’appropriation. Ce qui nous intéresse, c’est ce qu’il y a entre les lignes, là où le programme ne dit rien, là où l’espace peut accueillir ce qu’on n’avait pas prévu. Dans nos projets, nous travaillons ces zones intermédiaires comme des « communs » : des halls traversants, des socles partagés, des préaux, des venelles, des seuils élargis… Des lieux capables d’accueillir des usages multiples, de « faire communauté », de créer des lieux vecteurs de vie, par et pour les habitants.

Épaissir la ville par le haut
Surélever un bâtiment n’obéit à aucune règle générique : il y a autant de manières de faire qu’il y a d’immeubles à surélever. Chaque cas d’étude impose une réflexion spécifique : sur la morphologie du bâti, sur sa valeur patrimoniale, sur le contexte urbain. Faut-il prolonger l’écriture d’origine, dans une continuité presque imperceptible ? Ou, au contraire, assumer une nouvelle écriture, visible, autonome ? Mais au-delà de la méthode, il y a un geste urbain. Surélever, c’est écrire une strate supplémentaire dans une ville qui n’a jamais cessé de se transformer sur elle-même. Chaque étage ajouté est une couche d’histoire en plus, un prolongement du récit. C’est une manière d’habiter le temps, autant que l’espace. La ville ne s’étend plus. Elle s’épaissit.

Équipes

C’est en 2012, à Belém, qu’Édouard Bettencourt et Malik Lemseffer commencent à travailler ensemble. Leur rencontre au Brésil représente le fondement de leur amitié et de leurs aspirations architecturales communes. À la suite d’expériences dans des agences à Paris et à Londres, ils fondent le Studio Belem en 2021.

Hybride et composite, l’équipe du Studio Belem est à l’image des valeurs qu’elle défend : la pluralité culturelle de l’équipe, enrichie par des expériences en France et à l’international, constitue un pilier de l’identité du studio.

Malik Lemseffer

Architecte fondateur

Edouard Bettencourt

Architecte fondateur

Lucas Memponte

Architecte

Areg Amirkhanian

Architecte

Thibault Siot-Decauville

Alternant en école d’architecture

Sarah Scurto

Alternante en école d’architecture

Hanseung Ryu

Alternant en école d’architecture

Eya Souayah

Architecte